
« La communauté gay a peur depuis les crimes homophobes, l’an dernier, à Liège », explique le patron du club « Le 139 », qui vient d’ouvrir à Ans. Le nouveau [...]
via : www.lameuse.be







Mis à jour le Vendredi 15 Février 2013 à 14h19
Régions Liège Actualité
Ans : «Le 139», un nouveau bar-sauna gay rue des Français
C.V.
« La communauté gay a peur depuis les crimes homophobes, l'an dernier, à Liège », explique le patron du club « Le 139 », qui vient d'ouvrir à Ans. Le nouveau bar, pourtant rénové de fond en comble sur les ruines du « Sauna 2000 », endroit très couru il y a quinze ans, a du mal à décoller...
•
La crise économique, l'hiver qui ne nous lâche pas cette année et une certaine frilosité d'une partie de la communauté gay de Liège suite aux deux meurtres qu'elle a connus en 2012, expliquent les difficultés que rencontre le patron du « 139 ». Ce nouveau « club de détente » dédié aux homosexuels a ouvert il y a un peu plus d'un mois. Situé rue des Français, à deux pas de la rue Gilles Magnée, « Le 139 » se veut discret et intime. Il ne peut d'ailleurs accueillir qu'une bonne vingtaine de personnes en même temps.
« Je considère l'endroit davantage comme un loft qu'un club », explique le patron. « Il n'y a pas de piste de danse, c'est un endroit pour se rencontrer, parler, se détendre ». L'endroit est pourtant bien connu du public gay, du moins d'un public un peu plus âgé. Il y a 35 ans, en effet, le « Sauna 2000 », ouvert exactement au même endroit, avait démarré en flèche.
PUBLICITÉ
Un endroit plus sécurisant
« J'ai repris mon ancien commerce, en réalité », détaille le patron. « À l'époque, ça marchait bien. Puis j'ai ouvert le « Club 2000 », un bar à hôtesses à Awans. Ça marchait aussi très bien, mais j'en ai eu marre de travailler la nuit. Il y avait 37 ans que j'étais dans le monde de la nuit, un univers très particulier ».
Las, le patron a décidé de relancer sa précédente affaire, à Ans. Il y avait neuf ans que le « Sauna 2000 » était fermé. « On a tout détruit, tout refait. J'ai installé un sauna, avec cabine infrarouge, mais je ne voulais plus de bain à bulles ni de hammam pour éviter les microbes et l'humidité dans la maison ». Son idée d'un lieu plus intimiste est louable, mais la clientèle ne se presse pas encore au portillon... « Une partie de la communauté gay a peur depuis l'an dernier, suite aux deux crimes homophobes », rappelle le patron.
Le 22 avril de l'an dernier, Ihsane Jarfi, un homosexuel de 32 ans, avait été sauvagement assassiné à la sortie d'un bar du centre-ville. Fin juillet, un second homicide homophobe était commis dans le parc d'Avroy, sur Jacques Konik.
« Je veux offrir à la communauté gay un lieu plus sécurisant, en petit comité – il n'y a que vingt-cinq vestiaires. Pour éviter, notamment, les rencontres sauvages dans les parkings... J'ai aussi, volontairement, choisi des heures d'ouverture de jour, de 13 à 21h, pour davantage de sécurité... Maintenant, je sais que la crise économique joue aussi. L'entrée est à 20 euros avec une boisson, peut-être les gens n'ont-ils même plus 20 euros... »
Partage